Sans Orphée ni Eurydice
UNE COMMANDE D'ANGERS NANTES OPÉRA
EN PARTENANRIAT AVEC LE CNDC DANS LE CADRE DU FESTIVAL TRAJECTOIRES
Cette pièce chorégraphique répond à la commande d’Angers Nantes Opéra de créer une pièce pour les 26 artistes permanent·e·s du chœur et un·e pianiste. Il sera bien question de penser une création spécifique pour et avec elles et eux.
Nous prendrons comme point de départ les passages uniquement interprétés par le chœur dans Orphée et Eurydice de Gluck, dans sa version parisienne de 1774. Dans cet opéra, l’espace accordé au chœur y est conséquent et mouvant.
« Ah ! dans ce bois tranquille et sombre,
Eurydice, si ton ombre
Nous entend,
Sois sensible à nos alarmes ;
Vois nos peines, vois nos larmes
Que pour toi l’on répand. »
C’est ainsi que débute l’opéra. Ces phrases sont prononcées par le chœur qui introduit le contexte, s’adressant à Eurydice morte d’une piqure de serpent, annonçant une prophétie. Il endosse tour à tour le rôle des berger·ère·s et des nymphes dans l’acte 1, des spectres et des furies puis des ombres heureuses dans l’acte 2 et de nouveau des berger·ère·s et des nymphes à la toute fin de l’acte 3. On pourrait traduire cette évolution comme une « dématérialisation » du chœur au fur et à mesure.
En l’absence des deux protagonistes, quelle place est ainsi offerte aux choristes et quelle place leur offrirons-nous ? Ce projet sera pensé à l’image de ces femmes et hommes, pour voir comment cette œuvre résonne pour elles et eux aujourd’hui. La notion de portrait chorégraphique, centrale dans mon travail, y prend ainsi tout son sens.
En déconstruisant cet opéra fameux, il sera également question de danse chorale car ce seront bien les chanteur·euse·s qui interpréteront dans un élan commun chant et danse avec la puissance de faire groupe.
Dans son texte Des amours en orchestre ou quadrilles polygynes, le philosophe français Charles Fourier (1772-1837) définit à merveille le plaisir collectif aux danseur·euse·s, aux musicien·ne·s d’orchestre et aux choristes « de subordonner tous les mouvements aux intérêts de la masse, plaisir bien supérieur à la jouissance qu’on aurait à exercer librement et isolément (…). Car le sentiment d’unité répand un charme puissant sur l’asservissement et le transforme en voluptés réelles parce qu’il flatte l’amour-propre de l’individu en lui attribuant l’honneur du bel ordre qui a régné dans ses développements collectifs. »
- Mickaël Phelippeau
UNE COMMANDE D'ANGERS NANTES OPÉRA
EN PARTENANRIAT AVEC LE CNDC DANS LE CADRE DU FESTIVAL TRAJECTOIRES
pièce chorégraphique de Mickaël Phelippeau
assistant Philippe Lebhar
lumières Abigail Fowler
son Vanessa Court
direction musicale Xavier Ribes
régie du chœur François Bagur
interprétation (soprani) Isabelle Ardant, Florence Dauriach, Laurence Dury, Hélène Lecourt, Fabienne Sirven, Katia Szumilo, Evelyn Vergara (alti) Rhym Aïda Amich, Antonine Bon, Rosalind Elliman, Nathalie Guillard, Yaël Pachet, Viridiana Soto Ortiz, (ténors) Sung Joo Han, Bo Sung Kim, Jean-Pierre Payrat, Mikaël Weill, (barytons) Nicolas Brisson, Agustin Perez Escalante, Eric Vrain (basses) Jean-François Laroussarie, Yann-Armel Quemener
(danseur·ses) Matthieu Blond, Sébastien Chatellier, Cédric Cherdel, Pauline Leblond
pianistes (en alternance) Hélène Peyrat, Frédéric Jouannais
production Angers Nantes Opéra
remerciements centre chorégraphique national de Caen en Normandie, Alban Richard, Fabrik Cassiopée - Manon Crochemore, Pauline Delaplace & Marie-Laure Menger
crédit photo Martin Argyroglo